Filière porcine en région Paca Une hausse des prix rendue indispensable pour sortir de la crise

L’année 2009 a continué d’être marquée par une baisse importante des cours. Elle avait pourtant assez bien commencé pour les éleveurs. Jusqu’en mai, le prix du porc se tenait pratiquement au niveau de 2008. Mais juin et juillet, généralement propices à la consommation, ont été médiocres et août catastrophique.
À l’automne, les cours sont retombés à leur niveau de 2007, année de forte production porcine dans l’UE avec un repli de 9,3 %, et une moyenne de 1,146 €/kg.

Un 2^e semestre catastrophique

Le 2 juillet, le cours du porc a atteint le plus haut avec 1,359 €, avant un recul quasi-permanent sur le 2^e semestre. « Depuis août, le cours bat quasiment des records en frôlant les 1 €/kg », explique le président du syndicat porcin des Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse, Gérald Moretti, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à St-Rémy-de-Provence, vendredi 30 avril.

Gérald Moretti, président du syndicat porcin des Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse. (© CZ)

Au cours des trois dernières années, les producteurs ont été confrontés successivement à trois crises différentes :

• En 2007, une crise de surproduction européenne ;
• En 2008, la flambée des prix des matières premières et des coûts ;
• En 2009, la crise économique, initiée à l’automne 2008 par une crise financière, qui a frappé la consommation et les exportations.

Les causes de ces crises sont diverses, mais en grande partie liées au bras de force entre une production dispersée et des acheteurs concentrés, ainsi qu’à une baisse des exportations qui désorganise le marché intérieur.

Baisse de compétitivité

« La baisse des exportations s’explique par une baisse de compétitivité de la production européenne, l’absence de restitution, la distorsion entre les pays de l’UE et la parité des monnaies qui pénalise les entreprises à l’exportation », commente Gérald Moretti.
Ainsi, sur 2009, la France et l’Europe ont perdu des parts de marché en Corée et au Japon au profit du Brésil et des Etats-Unis.

« La quasi-stagnation de la consommation n’a pas permis la reprise espérée avec une baisse de 0,4 % pour la viande de porc, mais une progression de +1,8 % pour les produits de charcuterie. Le porc s’en sort plutôt bien en termes de volume, mais à quel prix ! »

Le prix du porc frais au consommateur a chuté de 3 %. L’observatoire des prix mis en place au niveau national montre des divergences importantes suivant les produits, et confirme qu’entre la cotation moyenne du porc charcutier 2009 (1,16 €/kg) et le prix de la côtelette (7 €/kg), le différentiel continue à se creuser.

« Le constat a été fait qu’avec un cours de 1,16 €/kg prix carcasse, on est loin du prix de revient estimé à 1,45 €/kg environ. » Pour rééquilibrer le revenu des éleveurs, il faudrait majorer le prix moyen de 0,30 €/kg.

Une réflexion pour accompagner les éleveurs

Dans ce contexte, « le syndicat porcin a conduit au sein de son conseil d’administration une réflexion pour accompagner les éleveurs de notre région ». Les prévisions pour l’année 2010, après trois années de crise du porc, ne sont pas des plus optimistes. D’après le marché du porc breton, la tendance 2010 dépendra de l’évolution de la demande, puisque a priori les volumes produits ne seront pas très différents de ceux de 2009, malgré une baisse des effectifs que ce soit en porc charcutier ou en reproducteur.

« La remontée en mars de l’indicateur Ifip sous l’effet de la reprise du prix du porc (moyenne mensuelle) et de la poursuite de la baisse du coût de l’aliment consommé nous laisse espérer un peu plus d’optimisme. L’érosion du coût alimentaire largement engagé en 2009 devrait se poursuivre, et ainsi moins peser sur le prix de revient du porc. Pour sortir de la crise porcine, une seule solution, la hausse des prix payés aux producteurs. »